Jean-Luc Roquet
Hypnothérapeute, Thérapeute systémique & Tabacologue

La petite souris qui tirait la langue


C’est une histoire comme d’autres, et pour l’entendre, il est bien de t’imaginer confortablement installé, quelque part, là où tu es bien, comme tu veux… Comme ça, oui, par exemple…

Il y avait dans une maison, une petite souris. Nul ne sait comment elle était arrivée là, elle pas plus que d’autres. Elle avait élu domicile dans un trou du mur qu’elle avait agrandi avec ses petites griffes. La maison était confortable, le trou de souris aménagé à son goût. Car de goût, elle en avait fort. Elle aimait les belles et bonnes choses, et par-dessus tout… le fromage.

Or, si tout était parfait dans ce petit monde, car le fromage était d’abondance en cette demeure, il y avait un écueil… Le chat ! Et pas n’importe lequel des chats. Un gros chat, agile, malin dont le sport favori était la course… aux souris. Le problème quand on y pense, n’était pas tant la présence du chat, car les souris sont fort malines aussi et savent se jouer des chats. Non, le problème venait surtout de la petite souris elle-même. Car cette souris, elle ne saurait dire pourquoi, ne pouvait pas s’empêcher de… tirer la langue au chat. Pas pour lui donner, comme on dit quand on cherche à résoudre une énigme. Non, dès qu’elle l’apercevait, elle montrait son petit bout de langue de souris.

Or le chat, s’il était parfois câlin avec les humains de la maisonnée, avait un caractère acrimonieux. Et ne supportait pas que l’on lui manifeste de l’irrespect. Quand il voyait la petite souris lui tirer la langue, cela le mettait dans des rages folles !

La petite souris était bien désolée, car elle savait que la vie d’une souris n’est déjà pas aisée quand un félin partage le même espace. Et elle n’avait pas besoin de cette complication en plus. Simplement, c’était plus fort qu’elle ! Quand elle voyait le chat, elle ne pouvait pas se retenir de tirer sa mignonne petite langue. Pas pour se moquer de lui, ni le provoquer, c’est presque, comment dire… musculaire !

Après de longs jours à jouer (mais joue-t-on vraiment quand il est question de vie ou de mort ?) au chat et à la souris, le chat avait plus ou moins trouvé la cachette de la petite souris. Il passait donc de longues heures à scruter les environs, tapi dans un recoin. Il attendait avec une patience infinie que la petite souris sorte pour lui sauter dessus. La petite souris l’avait repéré, en risquant un œil à l’entrée de son trou de souris. Elle décida de patienter elle aussi…

Mais au bout d’un temps qui lui parut éternel, la faim se fit sentir. Elle n’avait plus de réserves. Elle devait aller se ravitailler au placard. Mais il lui fallait pour cela traverser toute la cuisine ; et donc passer sous les moustaches du chat !

Il lui fallut donc trouver un stratagème. Elle eut l’idée de fredonner tout doucement une petite chanson. Le chat captivé par la berceuse, finit par s’endormir. Profondément. Elle put enfin s’extraire de son antre, et commença son périple, un chemin bien connu : longer le mur de gauche, le long de la plinthe, monter sur le pied de la table, traverser le plateau (zone dangereuse, à découvert…) redescendre de l’autre côté, puis se diriger vers le bas de la porte du placard.

Ouf, il était temps. Il y avait un petit, tout petit passage, entre le bois et le carrelage. Le chat ne dormant quand même que sur une oreille commença à sortir de son rêve, mais la petite souris avait tout prévu, elle avait emporté avec elle un petit caillou, un petit morceau de plâtre détaché de son mur. Elle le lança dans la direction opposée, le chat, berné, se précipita dans la pièce voisine, cherchant et fouillant, en grondant, miaulant de rage. La petite souris profita de ce répit pour se faufiler dans le placard.

Elle se délecta de fromage, en mangea tant et temps, qu’elle finit par s’endormir aussi, repue…

Quand elle s’éveilla, la nuit était tombée. Elle décida de retourner chez elle. Au moment de repasser sous le bas de porte, elle ne put, car son ventre était trop replet, l’empêchant de ramper, même en essayant de s’aplatir. Alerté par les bruits de cette tentative, le chat vint se poster juste devant le placard. De crainte, la petite souris se réfugia sur la plus haute étagère, et se rendormit de peur. A son réveil, le jour était revenu. De son poste de guet, bien en hauteur, elle put voir un chemin de retour plus pratique et plus sûr pour rentrer chez elle. Elle attendit de nouveau que le chat s’endorme en lui chantant sa petite chanson. Elle réintégra son petit chez elle. Depuis elle n’a plus jamais tiré la langue au chat. Nul ne sait comment elle y est parvenue.

Et toi, as-tu une idée ? Ou bien donnes-tu ta langue au chat ?!...


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