Connaissez-vous la différence entre une question ouverte et une question fermée ? La première s'intéresse à l'interlocuteur, et la deuxième parle de vous. Un exemple ?
Imaginons ce dialogue : Votre ado rentre du collège :
-Vous : "Bonjour, tu vas bien ?
-Lui : Mouais...
-Vous : Tu as passé une bonne journée ?
-Lui : Bof...
-Vous : Tu as faim ?
-Lui : Nonpfffff...
-Vous :Tu as soif ?
-Lui : Ouaipffff
-Vous :Tu es fatigué ?
-Lui : Ouais, trop !
-Vous : Tu veux de l'eau ou du jus de fruit ?
-Lui : J'préfère un soda...
-Vous : Tu n'es pas très bavard !
-Lui : Ben, qu'est-ce tu veux que j'te dise ?
-Vous : Ben, je n'sais pas, raconte-moi ta journée !
-Lui : Ben, ch'uis trop vénère, le prof de .... je l'aime pas ! Je veux plus y aller dans ce collège !
-Vous : Est-ce que tu as fais encore une bêtise ?
-Lui : Mais non ! Bon, j'vais dans ma chambre.
-Vous : Ben, tu veux pas qu'on en parle ?
-Lui : Ben, non, d'toute façon, tu comprends rien !" Fin de la conversation...
Toutes les questions posées ici sont des questions fermées, mêmes celles que l'on croit ouvertes. Elles conduisent toutes l'interlocuteur à répondre par oui ou par non, sans l'inviter à développer sa réponse. Elles commencent par un "Est-ce que" silencieux. Elles contiennent en elles-mêmes un présupposé du questionneur : il a déjà une idée de la réponse qu'il attend de l'autre, en partant de son propre monde, et y projette l'espérance d'une réponse qui correspondra à ses propres attentes. Y compris la question où l'on donne généreusement un choix à l'autre entre deux propositions ":Tu préfères ceci ou cela ?" Sauf qu'il s'agit du choix du questionneur, et pas de celui du questionné.
Si l'on souhaite sincèrement s'intéresser au monde de l'autre, il est préférable d'utiliser des questions ouvertes.
Maintenant, recommençons le dialogue sur cette hypothèse folle :
"Vous : Bonjour, comment vas-tu ?
-Lui : Pas terrible !
-Vous : Qu'est-ce qui se passe ?
-Lui : Le prof, là, je l'aime pas
-Vous : Ah bon, et, qu'est-ce qui s'est passé pour que tu aies cette impression ?
-Lui : Il m'a fait la morale.
-Vous : A quel propos ?
-Lui : Il trouvait que je faisais du bazard.
-Vous : Qu'est-ce qui lui a donné cette idée ?
-Lui : J'étais tourné vers mes copains derrière qui me demandaient une réponse à un problème, et en même temps, y a quelqu'un qui a fait tomber un livre, et il a cru que c'était moi, et que je l'avais fait exprès !
-Vous : Qu'est-ce qu'il t'a dit?
-Lui : De me retourner et d'arrêter de faire du bruit.
-Vous : Et toi, qu'as-tu répondu ?
-Lui : Ben, rien, ça servait à rien.
-Vous : Et qu'as-tu ressenti ?
-Lui : C'était injuste !
-Vous : D'accord, c'est vrai, ça l'est. Comment puis-je t'aider à te sentir mieux ?
-Lui : Oh, ben, ça va passer, merci. J'ai bien envie de goûter, là, ça, ça me ferait du bien !
-Vous : De quoi as-tu envie ?
-Lui : Je boirai bien un jus de fruit... Début d'un échange fructueux
Les questions ouvertes, sans idées préconçues, sont le meilleur moyen d'ouvrir la discussion, de s'intéresser sincèrement à l'autre, et de l'inviter à s'exprimer s'il le souhaite. Ce sont celles qui commencent par "Qu'est-ce que, qu'est-ce qui, comment, quand, quoi, où, qui, avec qui, à quoi, à quel, à quelle, de qui, de quoi, de quel, de quelle...". On évitera le "pourquoi" qui place l'interlocuteur dans la situation d'avoir à se justifier, cela pouvant être inconfortable.
Voici donc quelques clés utiles pour une bonne communication.
Et vous, comment comptez-vous les utiliser ?!...