Jean-Luc Roquet
Hypnothérapeute, Thérapeute systémique & Tabacologue

Dictature mobile


D’ordinaire, lorsque je suis en rendez-vous, je place mon téléphone portable en mode silencieux, sans vibreur. C’est une règle que j’applique scrupuleusement pour la quiétude de mes patients, et aussi parce que je ne conçois pas d’être interrompu dans un processus d’accompagnement thérapeutique.

J’applique également cette règle lorsque je souhaite être vraiment tranquille. Il m’arrive aussi fréquemment de laisser le répondeur du téléphone fixe prendre en charge les appels quand je suis à table par exemple.

Aujourd’hui, je déjeunais chez un ami. Pris dans la chaleur de l’accueil, j’ai oublié d’accomplir ce rituel symbolisé par un haut-parleur barré en haut de mon écran.

La conversation, à la fois amicale et professionnelle est agréable. Et mon téléphone sonne. Je poursuis mon propos. Mon ami me dit : « Réponds, si tu veux ».

Ma réponse est directe : « Je suis présent, avec toi, le téléphone peut attendre, la personne laissera un message. »

Aujourd’hui, je trouve normal de prioriser ce moment en compagnie de personnes réelles. Il s’agit pour moi d’un progrès, car cela n’a pas toujours été le cas. En d’autres époques, je me serai sans doute précipité sur ma veste pour en extraire le précieux !

La réaction de mon ami m’interpelle. Il s’étonne, s’ébahit de cette politesse. Je crois qu’il ne s’agit pas que de cela. J’ai compris depuis quelques années que j’ai le choix. Le téléphone portable est une formidable invention qui sauve des vies. Mais il est devenu envahissant au point que souvent, on fait passer le moment présent après cet appel impérieux.

Pire encore ! J’ai souvent constaté autour de moi des réactions émotionnelles à propos du téléphone. Des râleries, de la colère, de l’agacement lorsque sonne le téléphone de façon inopportune. Comme s’il y avait une obligation absolue à décrocher. Comme si le téléphone imposait sa loi ! Comme si nous n’avions pas le choix. Certaines personnes recevant un appel décrochent en répondant avec irritation que ce n’est pas le moment ! Mais si ce n’est pas le moment, pourquoi répondre ? Ces personnes ressentent des émotions inconfortables en pensant qu’elles leur sont imposées par les « appelants ». Mais ce n’est pas le cas.

Nous avons le choix ! A nous de privilégier ce qui est important pour nous, dans tous les domaines, et dans celui-ci en particulier. Ne nous laissons pas enfermer dans notre propre dictature !


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